lundi 24 mars 2014

Les sousous dans la popoche


Alors aujourd'hui, parlons flouze, oseille, gros sous quoi. Oui parce que la vie d'expat, c'est pas seulement rêvasser sur Akker Brigge, en mangeant des boller, c'est aussi des calculs à faire, des budgets  à prévoir et des prévisions à anticiper. Avec l'aide précieuse de mon Husband, je vais donc répondre à la question que les candidats à la vie en Norvège se posent tous (et qu'on m'a récemment posée via le blog, merci pour m'avoir donné cette idée de post): 

Combien faut il pour vivre à Oslo ?

Pour une famille avec poupoune, moumoune, et 2 Braillards...
(Attention je précise bien : pour vivre à OSLO, et Oslo n'est pas la Norvège). Et sachant qu'un euro vaut 8 NOK, la couronne norvégienne.

Ami nul en calcul mental, fais péter la calculatrice !


Pour le logement, il faut compter 15 000 à 20 000 NOK pour un appart' avec 3 chambres. 20 à 25 000 NOK si on veut habiter à Frogner, un quartier bourgeois de l'ouest de la ville, proche de l’école française. Ces tarifs baissent si on sort d’Oslo.

Pour l'alimentation, il faut compter 1 500 NOK par semaine (si les 4 mangent midi et soir à la maison ou emmènent des mattpake). Il n’y a quasiment pas de supermarchés à la française, mais surtout des petites surfaces (moins de choix, mais meilleurs prix) qui rappellent nos hard discount (Kiwi, Rema 1000, Rimi, Bunnpris…) et de moyennes surfaces (Meny, Ultra…) qui proposent plus de choix (avec quelques produits français), mais qui sont plus chères.

Pour l'électricité, 1 500 NOK en moyenne par mois pour un appart de 120m². Le prix de l’électricité est très variable en fonction du niveau de pluie qui fait tourner les barrages hydro-électrique. Donc plus il pleut, moins on paye !!

Pour téléphone-internet-portable : 800 NOK par mois (si l’appart est équipé de la box télé, sinon il faut rajouter 200 NOK par mois).

Pour la bagnole, et dans le cas d'une expatriation, il faut prendre une voiture de location longue durée (de 4 000 à 8 000 NOK par mois en fonction des accords de l’entreprise avec les loueurs). L’essence ou le diesel est aux alentours de 14 NOK le litre.
Si vous voulez importer votre voiture et vos plaques d’origine, vous pourrez rouler 6 à 12 mois sans trop de problèmes (mais croiser les doigts pour ne pas avoir d’accidents). Au-delà, vous risquez de très grosses pénalités. Importer sa voiture peut coûter 10 à 15 000 euros de taxes en fonction de sa taille, consommation, énergie… Nous, on l’a vendue (snif, snif !!) avant de venir.

Pour les écoles, les prix sont fixes pour les maternelles (environ 2 500 NOK par mois + 300 NOK parfois pour la bouffe comme par ex le repas chaud fourni au barnehage) Il y a une réduction de 30% pour le 2ème Braillard. Pour les classes suivantes, c’est plus cher, voir directement le site de l’Ecole française.

Pour les transports, tram/métro, le ticket coûte 30 NOK. Pour les abonnements hebdo, mensuels ou annuels voir directement le site RUTER.

Voilà, donc en gros un budget entre 4 000 et 5 000 euros par mois si on veut habiter Oslo et y vivre confortablement.
C'est très élevé comme budget, mais c'est Oslo, la capitale très chère d'un pays très cher..

Les salaires suivent, mais il faut garder en tête la fiscalité très lourde qui existe en Norvège.


Ha det bra !


vendredi 14 mars 2014

Vivement dimanche

Comme je sens bien que la gloire, avec ce blog, n'est pas pour tout de suite, et qu'on n'est jamais mieux servi que par soi même, je me suis dit que j'allais me faire une petite interview de moi même.

Pourquoi t'es tu installée à Oslo ?

Classique : j'ai suivi mon mari, à qui on a proposé un poste en Norvège, en emmenant Braillards et chat.

Est ce ta première expat' ?

Ah oui... C'est le grand saut pour moi. Je suis originaire de la région parisienne alors avant, le seul fait de changer de département en Ile de France était toute une aventure. Voyez le niveau d'horizon : très bas.
Malgré tout vivre à l'étranger était un projet qu'on avait depuis 2 ans environ. On voulait clairement sortir de la vie parisienne et passer plus de temps en famille. La Norvège est un bon choix pour une première expat, car on ne se trouve pas d'un coup à l'autre bout du monde.

Comment s'est passée l'installation ?

J'étais très contente de pouvoir vivre à l'étranger alors je suis partie avec un a priori positif : ça aide beaucoup. 
Cependant, les démarches sont longues et se télescopent puisqu'il faut s'occuper de tout en même temps : déménagement, résiliations en tout genres, préavis, recherche d'apparts, emménagement.. Ce qui n'a pas manqué de provoquer des tensions entre mon husband et moi, car je suis vite full deborded et pas du genre rapide.
Moi je suis dotée d'un husband très organisé et multifonctions, ça aide. Si on n’avait compté que sur ma petite personne, on en serait encore à feuilleter le Hors Série de l'Express "Quitter Paris"...

Je dirai que la partie la plus désagréable est l'avant, quand on prépare le départ, le déménagement, et qu'on est entre deux eaux. Résultat : j'ai mis plusieurs semaines à me sentir bien dans ma nouvelle vie in Norway...


Comment as tu trouvé la Norvège ?


Je m'étais bien sûr beaucoup informée sur le pays avant d'arriver, notamment à travers de supers blogs de français vivant en Norvège, alors j'ai eu l'impression de le connaitre déjà. 

Quand on est arrivés, il faisait super beau.  Je pense que ça aide de s'installer aux beaux jours, pour s'habituer en douceur à la chute...mmmhh... rapide des températures.
J'ai trouvé Oslo calme, plaisante, verte, que des atouts en somme. Les contacts avec les Norvégiens ne sont pas évidents, mais je ne désespère pas ! Beaucoup de nationalités sont représentées à Oslo, et c'est génial de baigner dans ce multiculturalisme.

Que t'apporte cette expérience de vivre en Norvège ?

Ouh là là, plein de choses. Une énorme ouverture avant tout.
Même si ça ne fait que (ou déjà) 6 mois que je suis à Oslo, j'ai eu le temps (vous me direz, une femme d'expat a que ça à foutre) de réfléchir aux apports de cette expérience.
C'est un moyen extraordinaire d'en apprendre sur soi, sur ses capacités et ses limites. Je crois que ça vaut une psychanalyse.!
Exemple : Le fait d'avoir fait l'adaptation des Braillards au jardin d'enfants norvégien. Si on m'avait dit avant que j'aurai été capable de faire ça, en anglais, je me serai bien marrée ! J'ai même testé les urgences, seule, avec Braillard1. Incroyable !! En France, j'avais des auréoles sous les bras rien qu'à appeler la Sécu. Donc les capacités d'adaptation sont boostées, on sort de sa "zone de confort".

Quels conseils donnerais tu aux candidats à l’expatriation en Norvège ?

D'abord, à ceux qui veulent s'expatrier tout court, je leur dirais de réfléchir à leur projet : on part la plupart du temps en famille, donc ce doit être un projet familial, à définir avant le départ. C'est TRES important. 


S'expatrier signifie une rupture avec le présent, avec les habitudes afin de reconstruire une vie ailleurs. Les conditions matérielles offertes par les entreprises à leurs expats sont souvent confortables et, normalement, tout est prévu pour que l'installation se passe bien. Certes, mais le pari de l'expatriation n'est pas gagné pour autant. Le taux de divorce chez les expats est incroyablement élevé mais ça ne m'étonne pas : je pense que ce n'est pas à la portée de tous les couples de vivre un tel changement et de sortir des sentiers battus. L’expatriation peut être révélatrice de choses positives (unis dans le changement contre l'adversité !!!) comme de choses négatives (soudain transporté loin d'un environnement routinier, le couple ne sait plus fonctionner).


Pour parler de l'expatriation en Norvège, je conseillerais de faire l'effort d'apprendre le norvégien. De se rendre compte du coût très élevé de la vie. Pour parler cash, c'est pas en Norvège qu'on fait du fric. Et le mythe de l'expat avec cuisinier, gouvernante et tutti quanti n'a pas lieu d'être ici.


Pourquoi avoir fait un blog ?

Je voulais d'abord garder une trace de cette aventure à 4 (5 avec le chat) car j'ai conscience qu'elle sera peut être la première et dernière de notre vie !

Et puis, je suis d'un naturel plutôt réservé alors c'est un moyen d'expression parfait pour moi. J'ai toujours aimé écrire et là, c'est l'occasion rêvée : j'ai plus de temps qu'avant et surtout il y a matière à !! 

Je ne voulais pas faire un blog "la Norvège touristique avec des petits" car avec 2 Braillards en bas âge, il ne faut pas se faire d’illusions, on n'allait pas passer nos week ends à crapahuter à droite à gauche. C’est plutôt rendre compte de ma vie quotidienne de mère de famille dans un pays étranger, qui, s'il est proche de la France, n'en reste pas moins "exotique". L'humour est très important pour moi, et pour mes lecteurs je pense, car un blog plan plan peut vite devenir ch..


A quoi ressemblent tes journées à Oslo ?


Je m'occupe beaucoup des Braillards car s'ils sont au barnehage et à l'école, la journée norvégienne se termine très tôt pour tout le monde, vers 15h30. Je suis donc très disponible pour eux.

J'ai des copines parmi les autres expat, je crois que c'est fondamental pour éviter l'isolement dans un pays étranger. On fait du sport, on fait des visites, des sorties. Je prends des cours de langue aussi.

A la maison, j'ai toutes les occupations classiques d'une mère de famille de 2 Braillards. Où qu'on soit dans le monde, les lessives ne se font pas toutes seules (Gérard, ressers moi un verre).

Je garde quand même du temps pour glander sur Internet m'informer sur la Norvège et ses merveilles, ouvrir la porte du congélo dès que possible cuisiner des plats typiques de ce beau pays, et enfin, me passionner pour Yahoo People me remettre à la lecture, trop longtemps abandonnée.


Ha det bra !

lundi 3 mars 2014

Bon pied bon oeil

Aie, aie, aie, le mal m'a finalement atteinte, moi qui pensais y échapper.
Ce mal se nomme la désertitude blogosphérielle, qui se manifeste par l'abandon de son blog pour une durée scandaleuse, disons plus d'un mois. Gloups, ça y est, je suis touchée..
Ce phénomène s'accompagne de culpabilité, de comptages compulsifs (ah, ça fait 2 semaines, 3 semaines... que j'ai pas écrit), de psychotages incessants (les lecteurs déçus vont décider la disparition de mon blog et leur décision sera irrévocable, comme dans Koh Lanta), de remises en cause (serais je un jour capable d'écrire un post à nouveau ?)

Mais nooon, me revoilà. La raison de cette interruption momentanée des programmes est un retour en France pour une raison médicale que je développerai peut être sur un autre post, ça pourrait être rigolo.

Le résultat est que j'ai passé, après mon opération, 2 semaines et demie de convalescence chez ma mère en banlieue parisienne, loin de la Norvège, loin de mon husband et de mes Braillards, loin de mon blog donc.. et c'est très long.


Je me suis dit que c'était bien la peine de partir vivre à l'étranger pour se retrouver soudain à la case départ, dans la ville de son enfance, adolescence, jeunesse, dans une position qui annule toutes les avancées précédentes de sa vie (enfants, mariage, carte bleue personnelle, élimination des points noirs..). Et avec une mère, certes qui prends bien soin de vous, mais qui vous dit à chaque coin de rue, lors de vos courtes sorties "Tu as vu, c'est la mère de Machine, mais si tu étais en primaire avec elle, tu te rappelles pas ??!" "


Quand on se retrouve chez sa mère, en convalescence pour un moment, peu de directions s'offrent à vous : la corde et le tabourets directs, encore faut il pour cela pouvoir se rendre chez Casto pour se les procurer, et je ne pouvais pas me déplacer jusque là. En attendant, je me suis dit que j'allais m'atteler au rangement de l'appart de ma mère. J'allais trier et jeter ses papiers, pour lui rendre service. C'était à la portée de ma condition d'invalide temporaire et ça allait m'occuper. C'était sans compter la grave pathologie mentale dont ma mère souffre, l'Entassoïde bordélique aiguë, ce qui donnait ce type de dialogue :

"Oh, la facture d'un jeu Nintendo de ton frère, il faut peut être la garder ?"
"Mais elle date de décembre 91 !"
"ça pourrait encore servir, non ??"
"Non"

Revenir en France temporairement, c'est aussi renouer avec la télé française que j'avais zappée depuis 6 mois. Quand on se retrouve sans Braillards, et sans beaucoup d’activités, on découvre avec joie les émissions de fin d'aprèm', les Bienvenue chez nous, et autre 4 mariages pour une lune de miel... Terrible.

Je me suis bouffé des JO de Sotchi à donf', je peux plus voir une put... de luge en peinture, et j'ai toujours rien compris aux règles des matches de hockey. J'ai crié "Allez, allez !!!!" quand un concurrent norvégien allait s'élancer sur la piste de saut à ski.... ouah, ça y est, je crois que mon expat' est officiellement réussie.

Revenir en France temporairement, c'est aussi et surtout se poser beaucoup de questions existentielles : où se trouvent mes attaches ? Où est ce que je me sens chez moi ? La France, où j'ai passé ma vie jusqu'ici, me manque t elle ? Serais je capable de ne plus revenir ? Et comment prendre une douche en moins de 2 heures, et sans me péter la gueule, avec ce gros pansement qui me serre le pied ?? (Cherchez l'intrus).


Je crois que la réponse m'a sauté aux yeux : mon chez moi est en Norvège, puisque s'y trouvent ma maison, mon husband et mes Braillards... et le chat (penser à parler du chat dans un autre post).

La France me manque un peu, bien sûr, mais pas tant que ça, je ne regrette pas ma vie d'avant. Quand je suis enfin rentrée à Oslo, je suis rentrée "à la maison", il neigeait et je galérais avec ma patte folle mais j'étais heureuse. Si c'est pas beau...

Ha det bra !