mardi 20 janvier 2015

La joie des sports d'hiver


Oublions les coups de blues passés pour nous tourner vers ce qui fait l'essence même de la Norvège en hiver : les sports d'hiver pardi.

Je suis de l'époque de Surya Bonaly, lorsque le patinage français avait encore un rayonnement mondial enfin.. européen... euh, enfin était un sport populaire en France, quoi.
Comme des milliers de filles, je rêvais d'être une patineuse, une vraie : les jambes recouvertes d'un collant transparent et brillant, une jupette découvrant des jambes fermes et des cuisses musclées, je dominais la patinoire d'un regard blasé.
Avec la grâce d'un cygne, j’enchaînais pirouettes gracieuses et autres triple salko avec une étonnante facilité, provoquant la liesse du public venu m'acclamer. Dans mes rêves, j'avais un sourire éclatant, les yeux pailletés d'or et des cheveux impeccablement coiffés en un chignon gracieux.

Pendant des années, j'ai rêvé à une brillante carrière de patineuse mais surtout mon rêve, comme celui de toutes les filles de l'époque était de posséder ça :

C'est joli hein ?


Oui, de jolis patins immaculés, avec deux lames aussi brillantes que tranchantes, qui vous propulsent aussitôt reine de la glace... et non des patins de loc', en plastique bleu, avec des lacets défraîchis et à la propreté douteuse.

La Norvège allait, pensais je, me permettre de réaliser (un peu) mon rêve de jeunesse...
Mouais...
S'il est vrai que le patin, c'est comme le vélo, ça s'oublie pas, ça veut pas dire qu'on devient une reine de la glace comme ça, en claquant des doigts et en enfilant ses patins (de loc').
Point de silhouette gracile, moulée dans un petit justaucorps. Au lieu de ça, v'là le bibendum calfeutré dans sa doudoune, avançant cahin-caha, et coachant comme elle le peut Braillard1, qui débute dans le métier : "Mais si, avance comme ça, tu verras tu vas y arriver ! Fais comme maman !!!"
L'objectif dudit Braillard1 est de se la couler douce, donc de ne pas patiner. La patinoire met à disposition des caisses en plastiques pour aider soi-disant les Braillards. Le petit salopiaud exige donc que je le pousse, une fois assis sur sa caisse jaune.. Je me retrouve à moitié pliée vers l'avant, à souffler comme un bœuf en essayant de ne pas me vautrer. Pour le glamour et la grâce du cygne, vous repasserez.

Les ravages de l'âge aidant, mes pieds me font souffrir, un hallux valgus naissant à droite et un syndrome de Morton à gauche (regardez sur Google) ont raison de ma motivation et de mes envies de gloire ferme et musclée. En lieu et place de regard fier et pailleté, je grimace, les yeux rivés sur la glace à la recherche de l'aspérité vicelarde qui me fera trébucher. 
Les Norvégiens excellent pour la plupart en patins à glace et je me retrouve dépassée par des braillards de 6 ans !!

Oslo offre une patinoire tip top "Frognerbadet", qui se trouve être un terrain de foot en temps normal, voyez la taille de la chose ! Patinoire de Frogner
Des pingouins, genre de déambulateurs, aident les plus petits à avancer et à progresser, ainsi que des caisses en plastique (oui, jaunes, je sais que vous suivez).

Bon le patin, c'est fait, avec le succès que vous connaissez...
Le ski, pas encore testé mais fera l'objet d'un compte rendu dans les mois à venir.
Et la luge, me direz vous ? C'est sympa, la luge et on a l'air moins ridicule, non ?

Bah, à peine moins. Braillard1 et 2, dans leur logique de destruction de ce qui reste de ma dignité, salement amochée par l'épisode de la patinoire, s'escriment à vouloir que je glisse avec eux. Je me retrouve donc à tenter de loger mes fesses sur une "pomme" aussi grande qu'un mouchoir jetable, en ayant l'air enjoué.

Une fois arrivée en bas de la pente neigeuse, il faut que je remonte aussi sec, pressée par les 2 Braillards surexcités. J'effectue cette remontée avec la grâce d'un hippopotame en fin de vie, tirant derrière moi Braillard1 qui décidément ne veut faire aucun effort (rappelez vous la caisse jaune) et promettant à Braillard2, resté en bas, que j'arrive tout de suite le chercher.

Malgré tous ces déboires, on s'amuse quand même, puisque vous le savez, le ridicule ne tue pas, il nous rend plus fort (hein ? Non c'est pas ça je m'embrouille, mais vous voyez ce que je veux dire).

Ha det bra !

mercredi 14 janvier 2015

JEG ER CHARLIE

Ce blog n'a pas d'autre intention que de divertir mes (nombreux) lecteurs, de m'éclater derrière mon ordinateur et d'étaler ma science sur mon expérience d'expatriation...
Mais il faut savoir se faire petit et ravaler sa fierté d'être lue dans le monde entier par des (très nombreux) lecteurs avides de nouveaux posts.
Aujourd'hui pas de traits d'humour qui ne font rire que moi, pas d'ironie douteuse, de grossièretés, de jeux de mots approximatifs, pas de remarques plus ou moins bien senties sur ma vie à l'étranger, pas d'effets d'écriture dont moi seule ai le secret (enfin c'est ce que je crois)....


Non, non, non aujourd'hui, un seul mot d'ordre :


JE SUIS CHARLIE

Devant l'ambassade de France à Oslo
Et pis c'est tout.


Ha det bra !