mercredi 18 février 2015

La vie sans enfants

On en rêve souvent, on en a envie, on en a besoin, on donnerait parfois son salaire pour et puis.... ça arrive. Mais de quoi donc ?? La vie sans enfants. 

Alors keskicépacé pour en arriver là ?

Braillard1 et 2 sont partis seuls vers la France avec Grand mère, tout excités. Je revois encore Braillard1, criant "Allez on y va, sinon on va rater l'avion" tout en tirant la valise sur le palier. Le petit ingrat, aucun regard à sa maman éplorée qui cachait son émotion à l'idée de quitter ses petits.
Cette journée n'a pas été sans stress pour moi car c'était la première fois que les Braillards faisaient un voyage aussi long sans nous.
Trois boites de Lexomil plus tard, j'apprenais qu'ils étaient bien arrivés. Je décidais sur-le-champ de profiter de la vie sans enfants.
Dès le lendemain, je partais vers la France pour passer quelques jours chez ma mère. L’expression "partir en goguette" m'est spontanément venue à l'esprit tandis que j'embarquais, le cœur léger, à bord d'un avion de la compagnie Norwegian (low cost, pas un verre d'eau, sa race !!).

Si vous me suivez depuis tout ce temps, vous vous rappelez sans doute de mon séjour il y a 1 an chez ma mère lors de mon opération du pied. Les choses étant ce qu'elles sont, ma mère est toujours atteinte d'Entassoïde bordélique aiguë.
Grâce à mon husband, elle avait quand même lâché sa TV à gros cul pour un élégant écran plat. 
De mon côté, j'ai continué le travail en faisant une "incursion cave" pour faire JETER à ma mère ses maillots de bain achetés en 1985 et ses dessus de lit faits sur mesure de "quand elle avait eu son 1er appartement". Hein ??? Je lui ai fait jeter les merdes en question, l'accompagnant jusqu'aux conteneurs avant qu'elle ne change d'avis. 

Quelques jours plus tard, j'étais de retour à Oslo pour débuter la vie sans enfants-avec Husband. Comme on débute une nouvelle vie...

La vie sans enfants, c'est...

Pas de réveil.
Pas de bordel à ranger, l'appart' reste comme il est du matin au soir.
Pas de matpakke... à faire et à laver. Elle restent sagement dans le placard, attendant leur jour.
Le plaisir de faire pipi non accompagnée, sans enfants qui hurlent "Mais qu'est ce que tu fais, sors et vieennss !!!" Vaut aussi pour les douches et les coups de fil.
Des nuits paisibles, sans Braillard2, qui pour de sombres raisons termine la plupart de ses nuits dans le lit conjugal.

Malgré tout, certaines phrases nous échappent, la force de l'habitude de la vie avec enfants :
"ça s'est bien passé avec les braillards ce matin ?" Ah non..
"il est presque 20h, il faut les coucher !" Ben non !! ah ah ..
"ils dorment les braillards ?" Et non ! sont même pas là.

Husband et moi même sommes comme des robots dont il faut apprendre à changer le programme.
Oui il nous faut suivre un programme de réhab', comme les stars. Notre addiction n’étant pas la coke ou les médocs mais 2 Braillards de 5 ans et presque 3 ans.

Mon horloge interne s'agite soudain fébrilement à l'heure où je devrais aller les chercher, mes jambes me portent malgré moi vers le barnehage et l'école française. Au dernier moment, elles se ravisent et m'emmènent à l'Expresso House (bistro norvégien).

Des pensées confuses m'envahissent l'esprit dès le réveil (tardif), mes lèvres s'agitent malgré moi, je psalmodie : profiter... soirées... dernière sortie en boite en 2005... regarder c à vous en direct à 19h... restaurant... restaurant(s)... restaurant(ss)... restaurant(ssss)... pas de baby sitter à payer... profiter surtout... 1 seule lessive par semaine.... lire jusqu'à 1 heure du mat'... faire du ski... profiter.... profiter...

Ceci étant dit, les premiers signes de l'addiction aux Braillards réapparaissent doucement chez nous et nous commençons déjà à devenir comme les fumeurs qui ont arrêté et qui sniffent la fumée des autres en se disant "C'est bon quand même !". J'en veux pour preuve mes attendrissements devant les petits pyjamas à laver ou en entendant la voix de mes Braillards que je n'ai pas l'habitude d'entendre au téléphone.
Oui je sens que l'addiction revient, comme un accro au jeu qui se promettrait d'aller une dernière fois au casino, le pochtron qui dirait "allez un dernier p'tit verre, c'est rien". Le manque commence tout doucement à se faire sentir malgré l'unique lessive par semaine et la perspective d'aller au resto comme on veut...

C'est que ces 2 petits Braillards ont pris une place dans notre vie que leur absence nous permet de mesurer et qui nous fait presque flipper. Mais que faisait on quand on n'avait pas d'enfant ?

Allez profitons encore quelques jours avant de retrouver la joie de faire pipi en groupe, et celle de partager notre lit avec le fruit de nos entrailles (c'est dégeu ça !)

Ha det bra !

2 commentaires:

  1. ça me plaît toujours de te lire, je reconnais toujours des situations de vie!! Mais je n'ai pas encore testé les quelques jours sans enfants (la dernière fois qu'on était censé faire une nuit en amoureux, pendant les vacances de Noël, mes beaux parents ont mis le feu à leur baraque et on a dû rentrer direct!!)...je pense que je serais dans le même état que toi (mais bon faire pipi toute seule, ça doit quand même être pas mal!!) Bonne soirée!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci merci !
      Pour le fin mot de l'histoire, j'étais bien contente de les retrouver mes petits Braillards, même si je dois me réhabituer au pipi collectif..

      Mais teste quelques jours sans enfants, ça vaut le coup !

      A bientôt

      Supprimer