mercredi 3 août 2016

Toujours là

Toujours debout, comme Renaud, toujours vivante, comme Johnny, malgré ces semaines et ces mois improbables... on s'en est sortis. !

C'est juste un petit signe de ma part pour vous dire que je suis bien là, après ces mois de silence.

Merci de m'avoir suivie, soutenue, lue surtout, in Norway et à très bientôt à Neuch', Switzerland (oui ça fait un peu teaser de série US mais faut ce qu'il faut...) A bientôt


Et voilà, mon nouveau blog est arrivé http://cajoueaneuchatel.blogspot.ch/ Et avec lui, mon premier post. Suivez moi en Suisse !

mardi 12 avril 2016

Ode à Oslo


Ah mais je me rends compte que je n'ai pas dévoilé le grand gagnant de notre destination future. Alors, roulement de tambour, il s'agit, non pas de Kuala Lumpur, ni de Conakry, mais de Neuchâtel en Suisse. Allez on rigole pas.
Cette perspective de rentrer en France-mais-pas-vraiment-hein-ça-sera-quand-même-différent me plait bien....

En attendant, on vit une période de transition qui s'avère un peu délicate. Pas encore partis, mais s'approchant dangereusement du départ, et déjà obligés de se projeter dans une autre vie (in Switzerland), alors que celle-ci in Norway n'a pas encore dit son dernier mot.

Comme pour faire en sorte que je ne la regrette pas, Oslo s'ingénie à me montrer sa facette la plus sombre, temps exécrable, tempête de grêle de folie, ciel bas et gris jour après jour, alors qu'on est déjà en avril.

Mais il m'en faudrait plus, tu vois, Oslo, pour te détester, beaucoup beaucoup plus...

Beaucoup plus pour me faire oublier le coin de fjord que je peux apercevoir au bout d'une rue perpendiculaire à la mienne, et la chance que j'ai de pouvoir admirer la mer tous les jours...
Depuis presque 3 ans, j'ai tourné la tête à chaque fois quand je rentrais chez moi, pour contempler ce bout de mer, éclatant et scintillant les jours de beau temps, gris et presque invisible les mauvais jours, réduit à quelques points lumineux la nuit.

Beaucoup plus pour me faire oublier les centaines d'heures passées à la salle de sport, unies avec les copines dans l'effort, pour essayer de ressembler aux Norvégiennes bien foutues.

Tu as beau me jeter des trombes d'eau à la face, t'inquiètes pas, Oslo, je garde à l'esprit tout ce que tu m'as apporté. Je sais que tu peux aussi briller, séduire, me charmer par ta luminosité éclatante, ton air marin, ton champs des possibles.

C'est pas quelques jours (semaines) de mauvais temps aujourd’hui qui vont me faire oublier le printemps et l'été 2014, quand tu nous as montré une facette exceptionnelle de toi, et les Norvégiens à poil sur la pelouse d'à côté.!

...qui vont me faire oublier les quelques semaines chaque année où le lilas, une de mes fleurs préférées, embaume tout, magnifie les rues, parfume les journées.
...qui vont me faire oublier les glaces sur Akker Brygge.
...qui vont me faire oublier les cris et les rires des Braillards dévalant les pistes de luge.

Oslo, malgré tes tentatives actuelles pour te montrer détestable, tous les petits bonheurs que j'ai vécus avec toi pendant presque 3 ans sont là et bien là.

...Ramener de chez TGR ou Nille de petites bricoles...
...Flâner chez XXL (=Décathlon norvégien), être contente de faire des affaires, acheter...ou pas. Râler car tout est cher, se féliciter d'avoir autant de choix dans les articles de sport...

D'autres souvenirs encore...
Bergen et ses maisons rouges... Braillard1 qui court après les "Russ" pour avoir des cartes (rien à voir avec nos amis de l'ex-Union Soviétique, il s’agit du nom des lycéens norvégiens pendant leur période pré-bac, ils doivent porter une salopette traditionnelle et distribuent des sortes de cartes de visite à leur nom aux enfants, et pour ces derniers, le but du jeu est d'en récolter un max)...
Kristiansand et son zoo, que l'on a visité fin octobre dans une ambiance surréaliste, faite de brumes et d'allées désertées...
Ålesund et son festival de bikers, des dizaines de motards faisant coucou aux Braillards...
Tromsø et la chance de cocu d'avoir vu des aurores boréales (AB pour les intimes) alors que ça se jouait sur un soir...

Je suis même contente d'avoir bu XXX cafés à 30 NOK pendant ces presque 3 ans. Grâce à nous, les mamans françaises, la gérante du café Baker Hansen à côté de l'école a pu s'acheter comptant une hytte (chalet) avec jacuzzi dans les montagnes.
Je suis même contente d'avoir mis les bottes/combinaisons détrempées des Braillards à sécher à côté du radiateur, jour après jour...
Je suis même contente d''avoir fait des centaines de matpakke (non, je déconne, là).

Même les journées grises de solitude, Husband au boulot, enfants à l'école/barnehage, maman à la maison ensevelie sous les lessives à faire et nuit qui tombe à 15h00, ne me feront pas changer d'avis sur toi, Oslo.

Tu fais la gueule, Oslo, mais peu importe, comme dans une vieille relation de potes, je te connais très bien et je sais que tu souriras à nouveau...

Ha det bra !

PS  Il fait beau depuis quelques jours ! Je vous l'avais bien dit, trop forte, cette ville..

mercredi 10 février 2016

Bilan provisoire

Alors tout d'abord...

GODT NYTT ÅR à tout le monde, qui, comme vous l'aurez deviné si vous me suivez depuis un certain temps, veut dire bonne année ! Oui je sais, janvier est fini et février est bien entamé mais après l'heure, c'est encore l'heure...
Qui dit nouvelle année, dit nouvelle perspective, changements, renaissance et toussa toussa.

Pour nous, habitants provisoires de Norvège, il se pourrait que ce soit notre dernière année à vivre sous le soleil de ce beau pays. 
Me vient donc à l'idée de dresser un genre de début de bilan de notre vie norvégienne, oui comme quand on sait qu'on va mourir et qu'on se retourne sur sa vie.

Depuis qu'on habite à Oslo :

Des chiffres en vrac :

910 : le nombre de fois où j'ai regardé mon thermomètre extérieur (oui, une fois par jour depuis le 1er jour)

3 : nombre de fois où je me suis dit "31°, plus chaud qu'à Malaga, et toc"

Infini : le temps passé chaque jour que Dieu fait à hésiter sur l’habillage des Braillards 
"s'il fait plus de 0, je leur mets pas de collants en laine, seulement, la combi de neige, et pas de polaire, juste un pull normal, avec la chemise en laine, ça devrait suffire quand même, on n'est pas en Alaska, si on était en France, je les habillerais JAMAIS comme ça... S'il fait jusqu'à -2/-3°, je leur mets le collant mais avec un pantalon moins chaud, ça fait quand même 3 couches si on compte la combi, c'est bon. S'il fait de -3 à -8°, je leur mets la polaire à la place du pull normal, ou peut être EN PLUS ? ah, ça va faire beaucoup... à moins que je ne leur mette pas leur chemise en laine, comme ça ils enlèvent la polaire en classe, et se retrouvent avec seulement le pull et le tee shirt.. non, avec -3/-8, c'est pas possible de pas leur mettre leur chemise en laine. Bon pas de pull, seulement la polaire...  et faut pas que j'oublie les 2 paires de chaussettes."
Ahh, mais ça va me faire combien de lessives toutes ces conneries ???

2  : nombre de fois où on est partis en Espagne, comme les Norvégiens qui cherchent le soleil.

Pffff, des dizaines de fois : nombre de fois où j'ai pris l'avion depuis 2.5 ans, c'est dingue. Les norvégiens prennent l'avion comme d’autres le RER. Je connais les aéroports d'Olso et d’Amsterdam aussi bien que la station de la Défense (ouah, comment elle se la pète !!)

4,3% : taux de chômage en Norvège. Même si ce chiffre a bien augmenté depuis quelques mois, il fait rêver non ? A Oslo, c'est encore moins.

20 : nombre de fois où j'ai renoncé à descendre pour fumer ma cigarette du soir à cause du grand froid (une excellent solution pour arrêter de fumer, à développer)

5 : nombre d'heures que je passe chaque jour avec les Braillards (x 5 = 25 heures par semaine, plus qu'un mi-temps, à méditer)

1 : nombre de fois où j'ai vu une aurore boréale

1000 : nombre de fois où j'ai souri bêtement en disant "ja" au hasard, quand on me posait une question en norvégien
500 : nombre de fois où ladite personne m'a regardée bizarrement, dans la mesure où sa question était "depuis combien de temps vivez-vous en Norvège ?"

Des horaires en vrac :

17h00 : heure à partir de laquelle commence la soirée en Norvège, Braillard1 se met en pyjama dès notre retour à la maison
18h00  : heure à partir de laquelle on envisage de dîner
18h20 : heure à partir de laquelle débute un mouvement de panique si le dîner n'est pas prêt
20h00 : les Braillards ronflent, le lave-vaisselle ronronne, mon Husband baille et je m’assois enfin
20h05 : je me relève, "qu'est ce qu'on va faire pour les matpakke de demain ?" Mon Husband se lève aussi et se met à cuisiner.

10h-16h : les horaires d'ouverture des musées norvégiens le week-end et de n'importe quelle activité en général. Faut pas louper le coche.


Des phrases en vrac :

"Ah, on est déjà arrivé" : j'ai toujours pas assimilé le fait qu'Oslo est une petite ville, pas le temps d'ouvrir un bouquin dans le tram.

"Ah, putain j'ai encore oublié mes crampons" : alors suis sûre que vous voyez pas ce que c'est exactement, hein ?


Et voilà, moches mais super utiles ! A mettre sous les chaussures pour ne pas tomber l'hiver


"Ah, putain j'ai encore oublié mes lunettes de soleil" : mais si, je vous jure.

"Ne  rentrez pas avec les chaussures dans la maison !" Habitude norvégienne par excellence, à garder à vie. Même les Braillards ont intégré la règle, c'est dire. Quelle que soit notre destination future, je jure devant Dieu que je flinguerai le premier qui osera rentrer avec ses godasses dégueu dans le salon.


Des objets en vrac :

Gourde :
Qui aurait pu croire que j'aurai une gourde à mon âge avancé, objet que j'ai jadis utilisé à l'école primaire, peut être pour aller une fois en excursion  ?
Ici en Norvège, objet indispensable que l'on dégaine au sport, en ballade, au ski, à la plage, à n'importe quelle occasion... J'ai été très fière d'acheter ma gourde, un genre de signe d’adaptation à la vie norvégienne.
Donne des occasions infinies de running gags avec mon husband (T'as pas vu ma gourde ? Ben si, elle est juste en face de moi) ah, ah....

Chaussettes en laine :
Pareil, jamais eu avant de vivre en Norvège. Indispensables, super agréables. ça fait un peu pub pour Damart, mais essayez les chaussettes en laine, c'est top.

Ski de fond : 
Pour moi, activité auparavant associée à l'image de papi-mamie (quelle idée !!) skiant dans les Vosges. Que nenni ! C'est sympa, et moi qui n'avais jamais essayé, j'adore. Et j'aime l'idée de partir de Norvège avec ma paire de skis de fond achetée dans ce pays.


Des réflexions/interrogations en vrac :

"Finalement, les grands gagnants de cette expat, ces sont les Braillards... Pas réveillés le matin, pas bousculés le soir, pas de longs trajets pour l'école, pas de longues journées, Maman toujours à disposition, Papa aussi, des activités, des copains, des vacances en veux-tu, en voilà.. la vie de rêve quoi".

"Qu'est ce que je ferais en ce moment, si j'étais restée en France ?"

"Partir, c'était mourir un peu, ....mais rester (en Ile-de-France), c'était mourir tout court." Cherchez pas, elle est de moi.

Le lundi : "Pays de cons, j'en peux plus de ces gens qui font la tronche, les norvégiens, c'est vraiment pas des rigolos, supers malpolis, on aurait du aller en Italie, j'en ai marre de pas avoir les chaines de télé françaises, et puis finalement, on voit toujours les mêmes personnes, on se regroupe entre français comme des moutons, bêê, bêê, tu parles de progrès dans les langues étrangères".

Le mardi : "Ah, c'est tellement génial de pouvoir vivre à l'étranger, un brassage multiculturel qui ouvre nos œillères de franchouillards casaniers, et puis être au contact de tant de langues étrangères, ça ne peut être que bénéfique pour nous et pour les Braillards, toutes ces occasions de rencontres avec ces personnes qui viennent de différents horizons pour vivre le rêve norvégien, quelle expérience extraordinaire, on a vraiment de la chance de vivre dans un pays qui offre autant d'opportunités".

Ha det bra !